COLLOQUE

de

NEUILLY

 

Merci à l'Institution Saint Dominique, et tout particulièrement à Madame Dumont, d'avoir bien voulu abriter notre réunion de fin novembre 1998.

Une soixantaine de personnes représentant 25 établissements se sont retrouvées pour le colloque annuel. Le réseau bas-normand était pourtant peu représenté en raison d'une réunion à Strasbourg,

Travail et échanges sont d'autant plus agréables que se nouent maintenant des relations amicales qui facilitent les contacts.

 

Seront repris ici les éléments principaux des différentes contributions à partir des notes remises par les intervenants.

 

La citoyenneté européenne est une découverte

par Monsieur Michel Grelier

 

La différence essentielle entre citoyenneté nationale et citoyenneté européenne est que la seconde comporte une série de « plus » par rapport à la stricte nationalité nationale.

La citoyenneté nationale est une série de pièces d'un puzzle. Tour à tour, nous sommes le citoyen état-civil, le citoyen consommateur, le citoyen électeur, le citoyen salarié, le citoyen malade, le citoyen contribuable, le citoyen entrepreneur, le citoyen chômeur, le citoyen parent...

Alors, suivant la situation, on sollicite la pièce du puzzle correspondant au rôle spécifique du citoyen que l'on interpelle... et l'on écarte soigneusement les autres pièces.

 

La citoyenneté, c'est la puissance globale représentée par un même individu, tout à la fois état-civil, consommateur, électeur... Cet individu là est un citoyen debout qui regarde, qui écoute, qui comprend, qui interroge, qui sanctionne... qui marche.

Hors de cette globalité, que l'on peut se hasarder à nommer civisme, il n'y a que citoyenneté passive, apparente, dans un système de démocratie apparente.

 

La citoyenneté se refuse ou se pratique. Les abstentionnistes par nature ou par égoïsme sont et restent citoyens. La démocratie active et vivace ne peut pas compter sur eux.

La citoyenneté se vit, de la dose homéopathique à l'état de dépendance passionnée, de sa stricte proximité à un environnement plus large : associatif, communal, départemental, régional, national. Mais elle peut demeurer étroitement nationale, voire chauvine ou, pire, protectionniste, voire nationaliste.

 

Une citoyenneté à oeillères contamine la démocratie qui peut en rester handicapée pendant plusieurs générations. Cette citoyenneté repose sur une culture nationale, sur une éducation et une information orientées, et sur des principes nationaux, non-dits, mais immémoriaux. Elle peut être le refuge de fantasmes historiques, politiques, artistiques, sociaux et religieux.

 

Cette citoyenneté n'a rien en commun avec l'engagement politique ou pire politicien. S'abriter derrière l'intérêt général pour faire carrière, pour obtenir privilèges, protections et relations, c'est dévoyer la démocratie, c'est rompre le pacte de la « citoyenneté représentée ».

Mettre son idéal, sa passion, son énergie, sa jeunesse, sa disponibilité, son intelligence dans l'exercice bénévole de la citoyenneté est devenu une vertu rare et admirable. Heureusement, il existe toujours de ces citoyens vertueux et, génération après génération, leur renouvellement s'opère.

Quand ceux-ci se trouvent en face de ceux-là, leurs illu­sions se perdent, leur civisme dégringole dans les sonda­ges, l'intérêt général crève au profit de l'intérêt particulier le plus vil, et notre démocratie est minée par une gangrène totalitaire, sécuritaire, égoïste et suicidaire.

 

Que reste-t-il de notre citoyenneté confrontée à la citoyen­neté des pays voisins ? Que reste-t-il de l'image de citoyenneté galvaudée, moquée, souvent tournée en dérision parce que nous avons une « haute idée » de la Liberté dont nous avons gommé le sens profond, confrontée à la citoyenneté reconquise à Berlin, à Belgrade, à Budapest, à Bucarest, à Riga, à Prague ... ?

 

La citoyenneté européenne, c'est une zone de confrontation proche, généralement amicale, et donc aisée. Plus de visa, plus de formalités policières et douanières pour aller en Scandinavie, en Allemagne, au Portugal, en Grèce. On y serait presque comme chez soi, en terrain familier sinon conquis.

Chez eux, est-on respectueux de leur culture ? Tente-t-on de les comprendre, eux, leurs façons de faire, de vivre, d'apprendre, de travailler, de discuter, de se taire Leur consensus n'est pas le nôtre... et si nous avions tort Resteront-ils des objets de curiosité, voire de moquerie, pour nous, les maîtres es Culture ? Aussi longtemps qu'un parlementaire européen français dira que ses collègues danois ne comprennent rien, notre démocratie européenne sera malade, très malade.

 

La citoyenneté européenne est une suite de collines, de plus en plus élevées, au fur et à mesure que l'on gravit les échelons de la citoyenneté nationale : de l'individu à l'État. Chacune de ces collines possède deux versants. Celui que l'on gravit est national. Au sommet, on découvre le paysage national et le paysage européen, plus large, varié, différent, complémentaire, homogène. Soit on rejette la vision découverte, on redescend du côté national, on oublie ce que l'on a vu et on reprend ses œillères nationales, son intolérance, et ses habitudes jacobines et colbertistes.

Ou bien arrivé au sommet, satisfait des premières découvertes, on redescend sur l'autre versant, le versant européen. On fait siens les enseignements, les pratiques, les modes de vie découverts, et on les utilise dans sa zone de vie ci­toyenne : commune, quartier, association, lycée... et pour soi-même. Écartons nos œillères, frottons-nous les yeux, utilisons des principes novateurs qui marchent chez les autres. Remettons en question des a priori, des idées toutes faites, des schémas types, des lois, des règlements voire des constitutions. Tolérons ce qui n'a pas la même citoyenneté d'origine que la nôtre. La démocratie commune a tout à y gagner.

 

Le problème est qu'à une réalité se rattachent des vérités multiples et contradictoires. La principale lacune pour exercer la citoyenneté touche à l'information : savoir, connaître, comprendre. Pour combler la lacune, trois outils :

 

1 Si la citoyenneté vécue a pour unique objet de protéger la démocratie essentielle, elle nécessite de la part de chaque citoyen la vigilance ou prudence. Vigilance qui permet de confronter en permanence toutes ces propositions auxquelles nous sommes soumis à notre système de valeurs essentielles, individuelles et collectives, celles qui garantissent la paix et la démocratie.

Vigilance visuelle : voir est insuffisant. Il faut regarder, y regarder à deux fois si utile, observer. Vigilance auditive : entendre est insuffisant. Il faut écouter, réécouter ou faire répéter. Vigilance sur les contenus : ce qui est dit, l'information, est souvent dissimulé au cœur d'un discours orienté ou tendancieux. Seule l'information est digne d'intérêt et mérite d'être retenue. Il faut apprendre à nettoyer l'information de la gangue tendancieuse, manipulatrice du discours. La manipulation est souvent de nature affective, sentimentale : on fait vibrer le cœur et les tripes pour que la tête et l'intelligence perdent de vue le sens de l'information.

Un discours réitéré, entretenu, relayé, répété, sur la peur, le désordre, le fragile, le précaire... amènera des réactions individuelles, puis une réaction collective protectionniste, sécuritaire conduisant à la recherche de bouc émissaire ou de victime expiatoire.

L'absence de vigilance, l'absence de valeurs essentielles, conduisent inéluctablement au totalitarisme, à la domination, à la soumission, aux conflits meurtriers, aux violences gratuites ou organisées ou institutionnalisées, à l'avilissement, à la barbarie.

 

2 En plus de la vigilance, il faut au citoyen de la curiosité. Poser une question... exercice élémentaire. Poser des questions, interroger, s'interroger... exercice anodin. Sauf quand on se heurte à l'ignorance, à la volonté de ne pas répondre, de ne pas partager la connaissance, de retenir l'information comme base de son pouvoir personnel ou de sa caste ou de son parti.

Poser une question est un exercice fondamental de démocratie. Poser des questions pour demander des comptes est une partie de l'exercice. Poser des questions pour comprendre, se faire sa propre idée, agir, choisir, sanctionner... sont des armes démocratiques à la disposition des citoyens. Personne (parent, instituteur, professeur, éducateur, journaliste, homme ou femme politique, syndicaliste, petit ou haut fonctionnaire ... ) n'est exempt de se voir poser des questions par le citoyen. Quiconque refuse une réponse à la question d'un citoyen rompt le pacte de « citoyenneté représentée ».

D'autre part, il n'est jamais honteux de répondre « Je ne sais pas », sauf dans une société où le pouvoir repose sur l'omniscience ou l'expertise.

 

3 Enfin, vigilance et curiosité , ne trouvent leur fin qu'avec de la ténacité. Observer, écouter, poser des questions, tel est le comportement de base du citoyen actif et déterminé. S'il abandonne au premier refus de réponse, à la réponse dilatoire et/ou erronée, il baissera sa garde, sa vigilance sera atteinte, sa citoyenneté mal en point, la démocratie souffreteuse.

S'il maintient sa question, s'il la renouvelle, s'il demande une correction à une réponse fausse ou incomplète, il maintient sa garde, sa vigilance reste intacte, sa citoyenneté est dans un état de forme optimale, la démocratie se porte bien. La ténacité du citoyen, c'est comme l'os auquel le chien reste accroché. L'os du citoyen, c'est l'information.

 

Vigilance, curiosité et ténacité sont les valeurs comportementales qui sont aussi indispensable que lire, écrire, compter et qui doivent s'apprendre et s'enseigner en parallèle.

Au bout de ce chemin, il y a les citoyens humbles et puissants, et une démocratie réelle, vivante et durable.


Le système éducatif polonais

par Malgorzata Paszke

 

Pour commencer, je crois qu'il serait bien utile de vous présenter rapidement la Pologne que j'ai l'honneur de représenter aujourd'hui. La Pologne s'étend sur une superficie de 312000 km2 et compte 39 millions d'habitants dont 62% vivent dans les villes et agglomérations urbaines. La capitale, Varsovie, a plus de 1 million et demi d'habitants.

La Pologne est une république parlementaire. Le Président de la république est élu au suffrage universel direct pour 5 ans.

Les principaux secteurs d'activité sont les services (43%), l'industrie (30%) et l'agriculture (27%).

Jusqu'à la fin de cette année, le pays est divisé en 49 voïvodies (départements) et en 2468 communes. À partir du ler janvier 1999, par suite de la grande réforme du système administratif qui est préparée depuis quelques années, le nombre de départements sera réduit à 16 et on observera l'apparition d'un niveau supplémentaire, inexistant pour l'instant, celui de canton. Les changements du système administratif du pays seront accompagnés par des changements dans le système éducatif polonais.

Après la chute du régime communiste en 1989, les transformations entreprises se concentrent surtout dans deux domaines : économique et politique. Le domaine des services sociaux, tels que l'éducation, la protection de la santé, les assurances sociales, n'a subi que de petits changements par rapport à la période d'avant 1989.

 

Pour décrire le système d'enseignement polonais en termes généraux, il faut rappeler que, dans le passé, il a été soumis pour une très large part au contrôle de l'État et entièrement subordonné à l'idéologie marxiste-léniniste.

Le contrôle de l'État se traduisait par la mise en oeuvre d'un programme conçu par le pouvoir central, le monopole du ministère sur l'élaboration des manuels et l'obligation faite au personnel d'enseignement et d'encadrement de se plier à des exigences strictes. En fait, les enseignants avaient, en classe, une certaine liberté de manœuvre quant au choix des méthodes pédagogiques, mais pratiquement aucune quant au contenu de leur enseignement.

Un autre trait particulier du système polonais était la participation limitée des parents et de la collectivité locale à la vie scolaire. Cette participation ne s'appliquait qu'aux problèmes matériels des établissements et n'avait aucune influence sur le programme ou le contenu des études.

 

Nous sommes en période de changement et je dois vous exposer ce qui se passe actuellement et ce qui doit changer à partir de l'année 1999.

Les fondements juridiques et constitutionnels actuels de l'enseignement ont été fortement marqués par la domination de Solidarité en 1980-1981, puis par les « tables rondes » tenues avec les communistes au printemps de 1989. La loi sur l'éducation en Pologne est venue leur donner leur forme définitive en 1991.

Cette loi stipule que l'obligation scolaire commence à l'âge de 7 ans et dure jusqu'à la fin du cycle primaire, soit huit années, mais ne dépasse pas l'année au cours de laquelle l'élève atteint 17 ans. L'enseignement secondaire n'est pas obligatoire.

 

L'enseignement en Pologne s'appuie sur les principes de base qui suivent.

L'enseignement primaire est obligatoire et les écoles publiques sont gratuites.

Le fonctionnement du système scolaire dépend du ministère de l'éducation nationale qui prépare la législation, planifie, contrôle ou supervise le système de l'enseignement public.

Il existe un certain nombre d'écoles prises en charge par d'autres ministères (culture, agriculture, santé. Leur nombre diminue. Le ministère de l'éducation est représenté au sein du Parlement par la commission de l'éducation nationale.

Le Parlement établit et promulgue le cadre législatif, les finances, les principes généraux de la politique en matière d'éducation.

Depuis l'année scolaire 1991-1992, l'administration scolaire est devenue autonome. Au niveau central, elle est assurée par le ministère de l'éducation nationale en collaboration avec d'autres ministères, notamment pour le domaine professionnel. L'administration régionale est exercée par le Kuratorium (rectorat) qui applique la politique nationale de l'éducation au niveau des voïvodies. Dans l'établissement scolaire, ce sont les directeurs des écoles qui appliquent les directives centrales et décident du fonctionnement de l'établissement.

Ces dernières années, on note une augmentation du rôle des Conseils de parents dans la gestion des écoles locales. La loi établie en 1991 a autorisé la fondation d'écoles non publiques. Il y en a trois types : les écoles sociales, créées à l'initiative des parents et des enseignants  les écoles privées les écoles catholiques.

Les enseignants sont libres dans le choix des méthodes et formes d'enseignement, ainsi que dans le choix des manuels de base.

 

Entre 1989 et 1990, le système d'enseignement polonais a entrepris de modifier ses programmes. De manière générale, il s'agissait de libérer élèves et enseignants d'une réglementation trop rigide, notamment de celle qui visait le programme scolaire. Les changements étaient censés créer une situation leur permettant de se sentir plus indépendants et responsables, de se montrer plus créatifs. On a reconnu que, pour y parvenir, il fallait tout d'abord restreindre l'étendue du programme d'études obligatoires. Ces décisions étaient indispensables, puisque enseignants et censeurs, parents et élèves affirmaient tous à l'unanimité que les programmes étaient trop chargés et de nature trop encyclopédique.

 

Les principes suivants ont été adoptés :

 le programme de base contient des sujets qui doivent être considérés comme obligatoires, mais l'enseignant est libre de décider jusqu'à quel point de détail tel ou tel sujet est traité.

 l'ordre dans lequel les sujets sont enseignés et le temps qui est consacré à chacun sont laissés à la discrétion de l'enseignant, selon la manière dont il interprète le programme.

 Les sujets non obligatoires et les matières à option ne sont que des suggestions, L'enseignant peut les rejeter totalement, aborder ceux de son choix ou en préférer d'autres.

 l'enseignant est en droit de choisir les formes et les méthodes d'enseignement, d'une part, les manuels d'enseignement, de l'autre, compte tenu des besoins de la classe, des ressources de l'école et du cadre administratif dans lequel il exerce son activité. Les professeurs chargés des premiers niveaux de l'enseignement primaire ont un grand choix de manuels. Pour les classes supérieures, il existe en général quelques manuels au choix.

 

Théoriquement, chacun peut rédiger et publier des manuels d'enseignement mais, sur ce « marché », seuls les auteurs agréés par le ministère ont une chance. L'approbation officielle d'un manuel requiert trois avis favorables quant au fond et un d'ordre linguistique. C'est une maison d'édition qui procède à la publication effective des manuels. L'opinion publique représentée par les conseillers pédagogiques joue également un rôle important.

Ainsi, une grande liberté existe pour ce qui touche au programme d'études, à condition d'appliquer le programme minimal.

 

L'éducation préscolaire comprend les garderies de jour et les classes préscolaires. Elle n'est pas obligatoire et peut être assurée par les garderies de jour ou organisée dans des écoles. Elle est destinée aux enfants âgés de 6 ans et se base sur les directives relatives au programme de l'école primaire. Les autorités locales sont obligées d'assurer aux enfants la possibilité de suivre l'éducation préscolaire et de la subventionner partiellement.

 

L'enseignement primaire est obligatoire, gratuit, destiné aux élèves de 7 à 15 ans et dure 8 ans. Il n'y a pas de condition d'admission. L'enseignement primaire est réalisé par les écoles primaires et a pour objectif de préparer l'élève à continuer ses études dans une école secondaire (aucune formation professionnelle, au niveau primaire, n'est prévue). L'enseignement primaire comprend deux cycles :

le cycle inférieur (enseignement initial) : années 1 à 3 (7 à 9 ans), avec un seul maître.

le cycle supérieur (enseignement par matières) : années 4 à 8, avec plusieurs professeurs.

Il existe deux types d'écoles primaires : celles qui offrent les deux cycles de l'enseignement (elles constituent la majorité) et celles qui n'offrent que l'enseignement initial (situées à la campagne, dans les petites localités).

 

L'enseignement secondaire est non obligatoire, gratuit, destiné aux élèves de 15 à 19 ans. 95 à 97% des élèves en Pologne continuent leur formation dans des écoles secondaires publiques ou non publiques.

Les élèves ont le choix entre trois types d'établissements secondaires :

les écoles professionnelles de 3 ans, qui se terminent par un certificat d'aptitude professionnelle.

les écoles secondaires professionnelles : lycées de 4 ans, écoles techniques de 5 ans.

Pour accéder à une école secondaire du ler ou du 2e type, l'élève doit réussir à l'examen d'entrée organisé dans cette école.

les lycées d'enseignement général de 4 ans. A l'issue de ces formations, l'élève reçoit un certificat de fin d'études et peut accéder à l'examen du baccalauréat.

L'enseignement général dans les lycées est organisé par options que les élèves peuvent choisir. Les options différent selon les lycées : option littéraire, pédagogique, sportive, classique, sciences naturelles, mathématiques, beaux-arts, classes bilingues.

 

L'enseignement supérieur - La Pologne compte plus de 900 écoles professionnelles d'état ou privées ou la formation dure de 1 à 2 ans, accessibles aux élèves disposant de leur certificat de fin d'études secondaires et à ceux ayant le baccalauréat. On compte également plus de 170 écoles supérieures (de 4 à 6 ans d'études), dont 99 écoles d'état et 84 écoles privées.

Le ministère de l'éducation nationale est responsable du fonctionnement de certaines de ces écoles : universités, écoles polytechniques, académies économiques, académies d'agriculture, écoles pédagogiques. Ces écoles sont financées par l'état et sont autonomes en ce qui concerne leur politique interne. Dans certains domaines, il est possible dé passer un examen de niveau inférieur correspondant au niveau de la licence.

Toutes les écoles supérieures fixent leurs propres critères d'admission, laquelle peut s'effectuer sur la base d'un examen d'entrée ou de présentation d'un certificat scolaire. Les examens d'entrée sont obligatoires pour la plupart des études.

 

Les changements qui ont eu lieu en Pologne au début des années 1990 ont amélioré la situation des élèves et des professeurs par rapport à l'époque communiste. Mais il faut admettre que le système éducatif polonais a besoin d'une grande réforme parce que ces changements n'ont pas été suffisamment efficaces. On constate depuis longtemps que le système dont les générations actuelles ont hérité de l'époque passée, bien qu'amélioré, n'est toujours pas satisfaisant et possède toujours plusieurs défauts dont certains sont graves :

le système manque de capacité à s'adapter aux changements sociaux et culturels, assez rapides ces dernières années.

on observe le niveau trop bas de jeunes qui passent le baccalauréat.

l'enseignement professionnel ne suit pas les changements économiques du pays et forme des jeunes à des métiers dont l'industrie n'a plus besoin.

les écoles sont toujours trop peu liées aux collectivités locales.

ce système ne prépare pas suffisamment les jeunes aux exigences qu'ils rencontreront au moment de notre accès dans les structures européennes.

on souligne l'inexistence d'un système d'examens nationaux,

ainsi que l'inexistence de possibilités de formation professionnelle pour les enseignants qui ont actuellement tous les mêmes salaires, ce qui est très démotivant.

 

La réforme du système éducatif polonais est préparée par le ministère de l'éducation nationale depuis quelques années et sa mise en oeuvre est prévue pour la rentrée 1999. On prévoit des changements importants, surtout au niveau de l'enseignement primaire et secondaire.

L'enseignement primaire (actuellement 8 ans) sera réduit à six années (7-12 ans) et se terminera par un examen de compétence.

Il y aura la création de Gymnases (collèges) de 3 ans. A la fin de cet enseignement obligatoire, tous les élèves passeront un examen d'orientation qui remplacera l'examen d'entrée antérieurement proposé par les écoles secondaires.

Le lycée durera 3 ans et sera obligé de proposer l'enseignement par options (actuellement, 55% des élèves sont inscrits dans des établissements où est enseigné le programme général indifférencié, sans options). Le lycée se terminera par le bac national qui éliminera les examens d'entrée pour les universités.

 

L'organisation administrative et la gestion changeront à partir du 1er janvier 1999 à cause de la réforme administrative de l'état.

Les écoles primaires publiques et les collèges publics seront confiés aux communes.

Les écoles secondaires seront confiées aux districts.

 

Le financement des établissements scolaires s'effectuera par des subventions versées par l'état aux communes et aux districts. Il y aura trois variantes qui couvriront soit

toutes les dépenses courantes de l'établissement,

uniquement les frais de rémunération des enseignants,

seulement les frais de rémunération de tous les travailleurs.

Les autres dépenses seront financées par d'autres sources telles que : subventions supplémentaires de la commune ou du district, autres subventions du budget central de l'état (par exemple pour la modernisation des établissements).

La répartition des subventions de l'état doit s'effectuer en formule dite algorithmique qui sera améliorée chaque année. Elle dépendra du nombre d'élèves qui s'inscriront dans une école.

Les écoles non publiques recevront, comme actuellement, 50% de cette somme par élève.

 

La plupart des enseignants, des parents et des élèves attendent impatiemment la rentrée prochaine avec beaucoup d'espoir. La réforme entreprise par le ministère de l'éducation nationale a été (et est toujours) largement discutée et commentée : au Parlement, dans les établissements scolaires ainsi que dans les médias.

Cette réforme rendra notre système éducatif plus proche du modèle européen et nous croyons qu'il saura mieux préparer les jeunes Polonais pour la vie en Europe de demain.


La fête en Europe occidentale

 

La formation européenne ne doit pas négliger les aspects festifs d'une société. Les sujets arides ne sont pas les seuls possibles à étudier, surtout pour des jeunes. Fêtes retrouvées, chez Casterman, fait un inventaire abondamment illustré des fêtes et traditions populaires en Belgique, en France, au Luxembourg et en Suisse. Un autre regard sur l’Europe.

 

La fête évolue au fil des siècles tout en manifestant des constantes. La fête mélange souvent profane et religieux, traditions païennes et chrétiennes. Elle honore Dieu ou ses saints, et célèbre la création à travers le déroulement de l'année en insistant sur les seuils, les phases de passage. Inspirée d'événements légendaires ou historiques qu'elle commémore, elle nourrit l'imaginaire collectif et assure la cohésion d'une communauté qui se transmet les rites de génération en génération.

 

Se masquer, changer de personnalité l'espace d'un instant, exprimer ses angoisses ou ses désirs, briser l'ordre établi... De tout temps, le carnaval a servi d'exutoire face aux rigueurs de la vie quotidienne.

 

Honorer un saint, implorer sa protection ou le remercier de son intercession, telle est la fonction de ces fêtes patronales et votives qui rassemblent une corporation, une confrérie ou une cité tout entière. Il est heureux que l'adage « Mieux vaut s'adresser à Dieu qu'à ses saints » n'ait pas été entendu de tous, car n'auraient pas survécu jusqu'à nos jours, ces célébrations issues du Moyen-âge si riches en traditions et en symboles, à la fois belles et chaleureuses.

« La religion donne aux cérémonies qu'elle sanctifie un cachet de grandeur et de perpétuité qui leur permet de traverser les siècles et de résister aux passions humaines et aux malheurs des temps » (Les Lectures courantes des écoliers de France, in Abbé Caudron, La Rosière de Salency, 1934).

 

Sur les vestiges du paganisme se sont enracinées les grandes fêtes chrétiennes qui, avec faste et solennité, vivifient la représentation du monde exprimée par les rituels anciens. Elles donnent un nouveau sens aux diverses étapes du calendrier en les organisant par rapport à la vie du Christ offert en modèle aux hommes. Noël, la Saint Jean, Pâques ou la Fête-dieu se répondent. Chaque événement célébré est indissociable des autres qu'il éclaire.

 

Il existe aussi ce que l'on peut appeler des fêtes civiques. Commémorer un événement fondateur ou marquant, se rassembler autour d'une figure de géant ou d'animal qui, outre la gaieté qu'elle engendre, évoque pour tous la cité bien-aimée, voilà de bonnes raisons de festoyer ! Avec ou sans emblème, au Nord comme au Sud, chacun éprouve le besoin de manifester son attachement à un lieu, son appartenance à une communauté citadine en rendant hommage à ceux qui influèrent sur sa destinée.

 

Partir au service militaire, conquérir une jeune fille, se marier, autant d'étapes dans une vie qui méritent d'être célébrées. La fête vient apporter à l'individu une reconnaissance sociale de sa vertu, de sa maturité, de son accession à l'âge adulte.

A Villefranche-sur-Saône, la fête des conscrits s'est élargie à la célébration des diverses tranches d'âge de la population, rappelant à chacun le passage du temps et à tous la relève des générations.

 

Coupée de la nature, la civilisation urbaine contemporaine a souvent perdu le sens de la fête... Les jours se suivent et se ressemblent, le temps coule indistinctement. La plupart des fêtes sont vidées de leur sens et ne sont plus synonymes pour beaucoup que de week-end prolongé. Seuls les événements individuels (anniversaire, mariage) sont célébrés, détachant pour chacun de la grisaille du calendrier quelques dates « phares ».

 

Extraits de l'introduction des différentes parties du livre cité ci-dessus.

En annexe, on trouvera un calendrier des fêtes, une cartographie des fêtes et une bibliographie.

 

Utilisation possible : Quelles sont les différentes fêtes qui se célèbrent encore dans ma région ? Est-ce que je connais leur origine, leur signification ? Comment ont-elles évolué ? Sont-elles locales ou bien ont-elles des similitudes avec des fêtes nationales ou européennes ?

 

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